Nez large, bosse et nez long
Certaines rhinoplasties sont pratiquées pour augmenter la taille du nez ou réparer un nez abîmé par un traumatisme (typiquement chez le boxeur). Cependant, dans la plupart des cas, l’objectif est plutôt d’affiner un nez large (épaté) ou une pointe épaisse, de rétrécir un nez proéminent ou de retirer une bosse. J’analyse tous les paramètres anatomiques qui dessinent le nez : sa symétrie, la largeur de la base et celle de la pointe où se rejoignent les cartilages des ailes du nez, les lignes qui descendent des sourcils et leurs éventuelles irrégularités (bosses), la forme des narines parfois trop larges, la qualité de la peau. J’observe le profil et prend en compte la projection du menton car c’est parfois à ce niveau que se situe le problème (un menton effacé peut faire paraître un nez trop long). A partir de ces observations, je simule le résultat sur ordinateur pour aider le patient à se visualiser « après », établir une base de dialogue concrète entre nous, ajuster le plan de traitement selon ses remarques tout en lui expliquant ce qu’il n’est pas possible ou souhaitable de faire. La clef du succès en rhinoplastie, c’est une analyse extrêmement fine de l’anatomie du nez avec une bonne écoute des demandes du patient.
L’intervention varie en fonction de l’anatomie du nez et des demandes des patients. Schématiquement, voici mon algorithme pour la rhinoplastie.
Pour la pointe du nez : lorsque les cartilages de la pointe sont symétriques, on peut modeler la pointe par une rhinoplastie voie fermée, avec uniquement des incisions dans les narines. Lorsque les cartilages de la pointe sont asymétriques ou bien que le nez a déjà été opéré, je préfère faire une voie ouverte, en ajoutant une petite incision entre les narines, ce qui permet de très bien voir les cartilages.
Pour le dos du nez : la technique de référence (rhinoplastie de Joseph) consiste à couper la bosse et à casser les os sur les côtés. Je préfère utiliser une méthode plus conservatrice, appelée rhinoplastie de préservation (preservation rhinoplasty) où l’on conserve les lignes naturelles du dos du nez. On enlève un peu de cloison sous la bosse et on la pousse vers le bas (let down ou push down). Les lignes naturelles du nez sont conservées, on évite les déformations à long terme assez typiques des rhinoplasties classiques de Joseph (nez trop pincé, déformation en V inversé) et on préserve la fonction respiratoire. La rhinoplastie de préservation devient possible grâce au développement technologique. L’analyse de l’anatomie du nez est facilitée grâce au scanner et à la reconstruction 3D et à l’impression 3D du nez. De nouveaux outils ont vu le jour récemment, comme la rhinoplastie ultrasonique qui utilise un piezotome, ce qui permet de couper l’os à l’aide d’ultrasons, sans chaleur ; de nouveaux micromoteurs permettent de couper l’os de façon ultra précise, ce qui limite les ecchymoses (bleus) et l’œdème (gonflement) post-opératoires, autrefois assez importants. Après l’intervention, je fabrique une attelle sur mesure qui permet de modeler parfaitement le nez et de raccourcir la phase de gonflement.