Complications possible de l’augmentation mammaire avec prothèse + lipofilling
Les complications sont heureusement rares. Le suivi immédiat (la nuit passée à la clinique, les rendez-vous des semaines suivantes) et la surveillance annuelle permettent de les détecter et de les prendre en charge.
Les complications précoces
L’hématome. Dans les 48 heures qui suivent l’intervention, un petit vaisseau peut saigner autour d’une prothèse. Le sein gonfle, durcit et devient douloureux. Il faut réopérer, repérer le vaisseau qui saigne, coaguler et remettre la prothèse en place. Cette complication est très rare (environ 1 % des cas).
L’infection. Cette complication également très rare peut survenir dans les jours qui suivent. Les symptômes sont des douleurs mammaires souvent pulsatiles, un peu de fièvre et un sein un peu rouge. Une prise de sang confirme l’infection. Un traitement antibiotique est prescrit et l’implant doit être enlevé. La pose d’une nouvelle prothèse est envisagée après rétablissement.
On sait aujourd’hui qu’un processus infectieux chronique (à bas bruit et non aigu comme la situation décrite ci-dessus) est un facteur important dans la formation de coques. C’est pourquoi, en prévention, on administre des antibiotiques par voie veineuse durant l’intervention, on applique une solution autour de la prothèse avant de l’insérer pour empêcher la fixation des bactéries et on introduit la prothèse de façon à éviter tout contact avec la peau, source de contamination bactérienne.
Les complications à moyen et long terme
La capsule et la coque. La mise en place des prothèses entraine la formation d’une membrane tout autour que l’on appelle « capsule », un processus attendu et normal. Cependant, il arrive que cette capsule s’épaississe à des degrés divers décrits dans la classification dite de Baker.
- Baker classe 1 : la membrane reste souple et fine et vous ne la ressentez pas.
- Baker classe 2 : les seins sont un peu fermes mais restent naturels et non douloureux. Cela peut survenir à moyen terme (1 à 3 ans après l’intervention). A ce stade, une surveillance suffit.
- Baker classe 3 : les seins sont fermes et se déforment un peu.
- Baker classe 4 : les seins sont fermes, douloureux et déformés.
Le changement de prothèse est nécessaire aux stades 3 et 4 (on parle alors de coque). Si la prothèse à enlever était située derrière le muscle pectoral, je replace la nouvelle devant le muscle en complétant avec un lipofilling.
La rupture de prothèse. Elle peut être la conséquence d’une contracture capsulaire (coque), d’une contrainte physique (choc comme lors d’un accident de voiture) ou du vieillissement de la prothèse. Le changement de prothèse n’est pas urgent, il peut être programmé dans les mois qui suivent, car le gel contenu à l’intérieur est très cohésif : il ne se répand pas dans le corps. Très souvent, les patientes ne s’en rendent pas compte, et c’est à l’occasion d’un examen de surveillance annuel (échographie ou IRM) que la rupture est détectée. Il faut alors retirer la prothèse et la changer.
Lorsqu’une nouvelle prothèse doit être placée et que l’ancienne était positionnée en rétromusculaire (derrière le muscle pectoral), je choisis la technique composite (prothèse devant le muscle et lipofilling) : l’intervention est moins invasive (pas de geste sur les muscles), elle permet de changer de loge et j’applique toutes les mesures récentes qui permettent de prévenir les infections et les coques.
L’insatisfaction des patientes
Il arrive que les patientes ne soient pas satisfaites du volume de leurs prothèses, qu’elles jugent dans la plupart des cas insuffisant. J’évite cette déconvenue en passant du temps en consultation et en les laissant s’exprimer face aux images de simulation 3D. Cela me permet de bien comprendre ce qu’elles espèrent, de choisir la prothèse qui correspond le mieux à leur souhait, tout en respectant un volume adapté à leur silhouette.